Acre Africa, micro-assurance agricole
ACRE Africa (Agriculture and Climate Risk Enterprise Ltd.) est un expert en assurance agricole au Kenya, au Rwanda et en Tanzanie. Acre souhaite aider à libérer le plein potentiel de l'agriculture en éliminant le stress et les dommages potentiels des variables climatiques pour les agriculteurs à travers l'Afrique. Grâce à des solutions localisées qui réduisent les risques liés au climat, ils souhaitent contribuer à inspirer une nouvelle génération d'agriculteurs à travers l'Afrique.
Pourquoi avoir créer le projet d’ACRE Africa ?
Kilimo Salama crée la société en 2009, financé par la Fondation Syngenta et le Global Index Insurance Facility (GIIF). ACRE Africa est un prestataire de services travaillant avec des assureurs locaux et d'autres parties prenantes dans la chaîne de valeur de l'assurance agricole.
Mais pour comprendre le projet d’Acre au Rwanda il faut jeter un coup d’œil au contexte agricole du pays ! Le Rwanda compte 12 millions d’habitants aujourd’hui et 70 à 80% de la population est composé d’agriculteurs qui possèdent de petites exploitations (dimension moyenne d’exploitation agricole est de 0,3 hectare). Enfin d’augmenter le rendement agricole et faire des économies d’échelle, le gouvernement a lancé en 2006 un programme de Land Consolidation via la création de coopératives qui rassemblent plusieurs exploitations et organisent l’accès aux outils agricoles, aux intrants, aux fumiers, etc. Mais le bilan est contrasté, l’agriculteur n’a pas développé une attitude responsable vis-à-vis de son exploitation, les rendements ne sont encore trop faibles. Le gouvernement a donc identifié un manque d’éducation de l’agriculteur et il a donc soutenu l’assurance agricole pour compléter l’offre de soutien publique proposée.
Quel rôle joue ACRE dans le secteur agricole au Rwanda ?
Nous jouerons le rôle d’intermédiaire entre les assureurs, l’Etat et les agriculteurs. Les assureurs traditionnels n’ont pas l’expertise pour s’adresser au secteur agricole qui est très spécifique, c’est Acre qui leur apporte et qui leur partage les calculs pour déterminer une prime d’assurance personnalisée.
Les assureurs et Acre sont soutenus par le gouvernement dans cette dynamique. En effet, l’éducation financière et à l’assurance est ce qui coûte le plus cher et qui est le plus dur à mettre en place. Ce n’est pas du tout du tout dans notre culture de prendre une assurance, même pour la maison, la voiture, … alors vous vous imaginez l’agriculture ? C’est très dur de leur faire comprendre que c’est rentable de donner de l’argent tous les ans pour prévenir d’une sécheresse future.
Quels sont alors les produits d’Acre au Rwanda ?
Produit Crop pour l’agriculture : nous avons découpé le pays en carré de 10 km et avons scoré chacune d’elles pour la saison agricole en prenant en compte des données satellitaires afin de projeter des rendements. Lorsque qu’un agriculteur demande une assurance, nous calculons la prime d’assurance à partir de l’index de la zone auquel il appartient, de la date de plantation, du produit, etc.
Produit Livestock pour l’élevage : le gouvernement a mis un programme qui s’appelle One cow per Poor. L’objectif est de donner une vache à une personne à faible revenus afin qu’il puisse capitaliser sur sa vache pour développer ses revenus. En 10 ans, le gouvernement a offert entre 300 et 400 milles vaches. Mais toute personne qui bénéficie de ce programme doit assurer sa vache. Ce qui permet à Acre de proposer son expertise et d’évaluer la prime d’assurance en fonction de la mortalité animale de la zone où se trouve l’élevage. Le gouvernement couvre par la suite 40% du coût de l’assurance.
Le plus gros défis ?
Comme je vous disais l’éducation pour l’assurance est très compliquée. Il n’y a pas de la culture de l’assurance en Afrique de l’Est et cela prend donc beaucoup de temps de leur expliquer le principe.
Si la saison a été bonne sur une année particulière, alors nos arguments n’ont pas de sens pour eux. Le problème est qu’il y a de plus en plus de changements climatiques avec le dérèglement globale, le risque agricole est donc plus important.