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AIIM, fonds d'investissement en énergies vertes

African Infrastructure Investment Managers est un fonds d’investissements d’infrastructures en Afrique subsaharienne. A travers leurs 7 fonds ils gèrent 2,1 milliards d’investissement à ce jour. Ils ont actuellement deux fonds en cours : AIIF3 en Dollars et IDEAS Managed Funds en Rand. Nous les avons rencontré au Cap, ils sont très actifs dans l’investissement à impact environnemental via la financement de parcs éoliens et solaires.

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Quelle est l’origine de AIIM ?

AIIM a été créé en 2000 et était à l’origine une joint venture entre Macquarie et Old Mutual pour racheter un portfolio de routes en Afrique du Sud. Petit à petit, AIIM a pris son indépendance, et le fonds investi aujourd’hui dans de nombreux projets d’infrastructures en Afrique pour le développement du continent. Ils sont par exemple le 2e plus grand investisseur au sein du programme REIPPP.

Qu’est ce que le SA REIPPP Program ?

C’est un programme qui donne l’opportunité à de nombreuses entreprises privées de développer des projets d’énergies vertes, de les vendre avant qu’ils ne soient distribués à travers le pays. Grâce à cette dynamique, le secteur de l’énergie verte s’est largement développé dans le pays, le ratio de l’énergie verte sur l’énergie totale est de plus en plus grand (9% aujourd’hui). Pour faire partie du programme REIPPP il faut largement justifié l’impact positif que le projet va avoir sur l’environnement.

 

Quels sont les principaux défis de l’investissement en énergies vertes sur le continent?

Il faut constamment faire face à des normes de régulations compliquées et variées, mais aussi s’adapter à une instabilité politique forte. Par exemple, nous étions à la dernière étape d’un deal en Afrique du Sud, tout était prêt, mais le gouvernement n’a pas signé pendant deux ans un document que nous appelons le PPA et qui est un contrat d’achat de l’énergie que nous allons produire avec le parc. Tout était donc en stand-by à cause de quelques raisons purement politiques. Ça nous est arrivé également au Kenya, où des hommes politiques locaux ont influencé la population pour qu’ils refusent un projet de parc éolien, en leur faisant croire que les éoliennes allaient rendre leur terre et leurs enfants infertiles.

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Comment est ce que vous qualifierez le deal flow de projets à énergies vertes en Afrique ?

Il est assez bon ! Il y a beaucoup d’investisseurs qui veulent financer des projets verts et beaucoup de projets qui voient le jour. Le seul problème est que parmi eux, de nombreux ne présentent pas un retour sur investissement satisfaisant. Il faut donc faire attention à ce point là parce que pour ces projets, les banques ne sont pas prêtes à suivre.

 

D’où viennent justement ces investisseurs qui veulent financer des projets d’infrastructure en Afrique ?

Les chinois sont vraiment présents partout dans ce secteur, ils ont beaucoup d’argent à mettre sur la table et propose des coûts compétitifs. Ils développent vraiment leurs zones d’influence sur le continent. Les européens sont présents également et ont véritablement l’avantage de mieux connaître le continent et d’être plus proches culturellement. On ne trouve pas trop d’investisseurs américains parce que le continent leur fait toujours un peu peur.

Mais pour revenir sur les investissements chinois, ils sont souvent très controversés. Ils signent des contrats avec des pays africains avec des conditions de remboursement très compliquées à remplir. Seulement, dans les clauses ils prévoient de prendre la main sur des infrastructures en cas de non remboursement. C’est par exemple le cas avec le port de Mombasa, qui est clé pour la région. C’est à peine croyable.

 

Comment est le retour sur investissement ?

Investir en énergies renouvelables, parce qu’il s’agit encore d’un type d’investissement assez nouveau sur le continent africain, devrait nous apporter des retours sur investissement plus élevés. En effet, tout ce qui est nouveau est plus risqué, nous devons donc calculer le prix de ce risque.

Après si vous prenez le même investissement aux Pays-Bas par exemple, vous n’aurez pas le même risque, ils ont fait ce type d’investissement un millier de fois donc les acteurs qui interviennent dans le deal ne demandent pas une prime de risque.

 

Vous avez des bureaux en Afrique du Sud, au Nigeria, au Kenya, en Côte d’Ivoire, et vous investissez dans plusieurs pays du continent. Où est ce que vous n’êtes pas encore prêts à aller ?

Nous sommes des investisseurs tournés vers le développement du continent mais nous devons faire attention et aller sur des projets rentables et pas trop risqués non plus. Par exemple, nous n’irons pas tout de suite au Sud Soudan ou en Centrafrique, c’est un peu trop sensible pour nous, nous n’irons pas à Malawi ou au Bénin parce que les marchés sont trop petits pour nous, nous ne pourrons pas nous y retrouver.

Cependant, le continent change très rapidement. Il y a 10 ans jamais nous n’aurions pensé être au Mali, mais nous venons de construire un pipeline là bas. 

Comment voyez-vous le secteur de l’infrastructure évoluer en Afrique ?

Avez-vous déjà vu une carte du monde lorsqu’il fait nuit ? Le continent africain est dans le noir, alors que l’Europe par exemple brille. Nous avons une forte croissance démographique mais nous n’avons pas encore d’énergie. Nous avons besoin de routes, d’électricité, de ports, d’eau courante, etc. Donc le secteur ne peut qu’être dynamique si les acteurs travaillent bien.

 

Vos investissements ont un impact sur le développement de certaines régions d’un pays. Est-ce que vous travaillez main dans la main avec les gouvernements ?

On doit travailler avec eux ! L’instabilité politique est un défi auquel nous devons faire face, nos investissements sont en moyenne de 20 ans alors qu’un gouvernement change par exemple tous les 7 ans. Pour prévenir de ce risque, nous signons des accords avec les gouvernements afin que nous puissions développer notre projet sur un nombre d’années prédéfinies. Si le gouvernement ne respecte pas l’accord nous pouvons recevoir des dédommagements auprès de la banque mondiale. Ça nous est par exemple arrivé en Zambie, où nous avons construit un rail de chemin de fer, mais le gouvernement ne voulait plus de nous donc nous avons du partir en laissant le rail sur place.

De plus, dans notre métier et sur ce continent en particulier il faut connaître les bonnes personnes au gouvernement pour que les choses se fassent. Nous faisons face à des concurrents qui utilisent des pots de vins pour gagner des contrats, nous non, mais on doit alors s’assurer d’avoir un bon réseau !

Le projet vous plait ? Visitez leur page internet :

https://aiimafrica.com/about/

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