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EDUCATION FINANCIÈRE POUR UN ENTREPRENEURIAT VIABLE
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Nous avons rencontré Carlos Luque, bénévole au Centre de Formation Entrepreneurial, à Bogota. Nous vous détaillons ici, le travail qu'ils effectuent auprès de jeunes entrepreneurs. 

Créé en mars 2005, issu d’une initiative commune entre la Fundacion Mario Santo Domingo et ACCION International, le Centro de Formacion Empresarial est une organisation qui contribue au développement personnel et économique des entrepreneurs et de leurs familles en Colombie, notamment en participant à l'éducation financière de ces derniers.

Ce sont des entrepreneurs comme Carlos qui sont bénévoles dans le centre : en effet, rien de mieux que l’expérience terrain pour enseigner aux « élèves » du centre. Carlos travaille dans l’immobilier à Bogota : « on s’occupe des domaines de l’entrepreneuriat, des thèmes sociaux et économiques et on applique nos connaissances et méthodologies à différentes entreprises dans différents secteurs ».

Quelle méthodologie appliquez-vous pour aider les entrepreneurs ?

On a différentes méthodologies qu’on applique aux entrepreneurs que l’on aide. Par exemple, si quelqu’un a besoin d’aide pour réaliser un business plan, on lui donne les outils, les connaissances pour le faire. On lui vient en aide pour mettre en place son modèle économique, et on peut intervenir à tout moment de la vie de l’entreprise : dès sa création ou lorsque celle-ci est déjà « mature ».

A partir du moment où une personne vient nous voir avec une idée d’entreprise et qu’il y a une opportunité de marché, on est là pour l’aider.

 

Quel est le type d’entrepreneurs qui sont aidés par le Centro Empresarial ?

 

Soit nous approchons les clients soit ils viennent vers nous. Nous avons beaucoup d’alliés stratégiques (entreprises, fondations, organisations) mais nous allons aussi sur place chercher des entrepreneurs à soutenir.

Les entrepreneurs peuvent venir du secteur primaire (plutôt rural), du secteur secondaire (industrie) ou encore du secteur tertiaire, nous n’avons pas de barrières à l’entrée. Tout projet pouvant avoir un impact est pris en compte.

Certains sont cofinancés avec des ressources étrangères ou de fonds colombiens, d’autres n’ont besoin d’aide que pour la partie administrative et gestion, dans ce cas nous intervenons davantage en tant que consultants pour aider à la préparation des business plans, des prévisions de trésorerie...

 

Quels types de programmes sont proposés par le CFE ?

 

Nous disposons un portfolio important de programmes. Nous faisons donc un diagnostic initial : on fait le point sur les besoins et attentes de l’entrepreneur avant de passer au développement effectif du projet.

 

Par exemple, la fondation reçoit beaucoup d’entrepreneurs artisans (travaillant le cuir, le bois...). Nous leur offrons un tutorat, un accompagnement théorique. En effet, beaucoup d’entre eux ne disposent pas des connaissances financières pour bien développer leur entreprise. On les aide donc à développer leur business model en tenant compte de leur environnement économique.

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Pourquoi autant de femmes ?

 

L’égalité des genres fait partie des objectifs du millénaire établis par les États-Unis. Pour cela, on cherche à encourager l’entrepreneuriat féminin dans les pays en développement comme la Colombie.

Ainsi, on soutient beaucoup de projets menés par des mères de famille seules, qui travaillent déjà. Pour certaines, on leur donne accès à un capital minimum, pour d’autres, un accompagnement théorique.

Le thème des femmes est très intéressant et génère de très belles opportunités pour l’entrepreneuriat en général.

 

Quel type d’alliance avec ACCION ? Sont-ils à l’origine du programme de micro crédit que vous proposez ?

 

ACCION permet parfois aux entrepreneurs d’accéder à la Microfinance, notamment grâce à ses nombreux partenaires financiers stratégiques. Cela peut être des pays (comme les pays Scandives), ou des entreprises de VALOREN (Caracol par exemple).

 

Principaux succès du CEF ?

L’inclusion des femmes dans le monde économique est un véritable succès. De même, nous avons soutenus certains projets qui ont donné lieu à de grandes entreprises.

De manière générale, les résultats sont plutôt bons : nous avons réussi à lancer entre 400 et 500 entrepreneurs l’an dernier par exemple, soit par notre soutien financier soit par notre enseignement. Et les projets des dernières années ont su se maintenir et devenir des entreprises viables économiquement.

 

Quelles sont les difficultés majeures que vous rencontrez ?

Le plus difficile pour les entrepreneurs que nous recevons est de trouver les ressources nécessaires, à la fois financières et matérielles. L’autre problème est que beaucoup d’entre eux n’ont pas les pieds sur terre, ils ne connaissent pas la réalité économique du pays ou du secteur, et développent un modèle économique qui n’est pas adapté et donc pas viable. Après, d’autres problèmes latents persistent : manque de connaissance, d’informations, d’entraînement, capacités insuffisantes... Enfin, les problèmes juridiques et légaux peuvent être des freins à l’entrepreneuriat.

 

Comment se finance généralement un entrepreneur en Colombie ?

Généralement, sur ses fonds propres et ses économies. Après bien sûr, des organismes financiers comme BBVA ont développé des programmes de soutien à l’entrepreneuriat, tout comme d’autres institutions publiques et privées. Les start-ups qui se développent avec un produit digital sont souvent appuyées, beaucoup plus que les entreprises « plus traditionnelles ».

Nous, on leur conseille d’économiser avant d’avoir recours au crédit. Apprendre à économiser leur enseigne une certaine discipline économique indispensable à la gestion d’une entreprise par la suite. L’autre point, c’est de s’intégrer à un groupe de producteurs du même écosystème, qui souvent disposent d’une plateforme de financement commune.

Enfin, beaucoup d’entrepreneurs ne sont pas enregistrés, n’ont pas de forme « légale » pour leur entreprise. Nous les poussons à le faire, c’est indispensable pour accéder à des ressources et se développer réellement.

Une histoire marquante d’un entrepreneur que vous avez aidé ?

Nous avons souvent des personnes qui viennent nous voir avec d’excellentes idées, bien développés au niveau technique. Pourtant, elles ne savent pas comment créer leur marché, comment commercialiser leur produit.

Un jour, un jeune de 23 ans est venu nous voir : très doué en ingénierie, il avait développé une enceinte plus performante que les fameuses BOSE. Mais il ne souhaitait pas simplement développer une enceinte sous forme de barre, il souhaitait lui apporter une valeur ajoutée. Nous l’avons mis en relation avec un menuisier, lequel a intégré son enceinte dans des objets de décoration (lampe, buffet...) en bois. Ainsi, en plus de leur fonction de décoration, ces objets en bois amélioraient significativement l’acoustique !

La fondation les a aidés à lancer effectivement le projet économiquement parlant, et c’est désormais une belle entreprise, avec de nombreux objets vendus partout dans le monde.

Tous les projets qui peuvent avoir un impact sur une population, qui changent le style de vie, on leur vient en aide.

 

Des projets futurs au sein de la Fondation ou du Centro Empresarial ?

Plusieurs projets sont en cours, notamment un projet de soutien aux petits commerçants, aux tenderos, au niveau de la gestion de leurs ressources financières.

Un autre projet qui pourrait émerger serait un service de microfinance spécialement dédié aux artisans (cuir, bois, bijouterie...) : beaucoup d’entrepreneurs ont de bonnes connaissances techniques et des idées, mais manquent de moyens pour financer leurs besoins en ressources et pour développer des prototypes.

Conclusion

Il y a un véritable potentiel d’une Silicon Valley en Colombie et en Amérique Latine en général, l’esprit entrepreneurial est très présent, et par-dessus tout, les gens débordent d’idées et ne demandent qu’à les réaliser.

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