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Jumo, ou le prêt par texto

Nous ne pouvions pas aller à Cape Town sans rendre visite à JUMO, une des start-ups de mobile money les plus prometteuses en Afrique. Avec sa plate-forme technologique rend les produits bancaires formels tels que les prêts, l'épargne et l'assurance accessibles aux clients mal desservis dans les marchés émergents en temps réel, via des téléphones mobiles.

Qu'est-ce que le mobile money ? Comment JUMO parvient à rendre accessibles les services financiers aux personnes non bancarisées, qui disposent uniquement d'un téléphone (et même pas un smartphone!) ? 

On vous raconte l'histoire et le projet de cette start-up révolutionnaire, qui nous a conquises !

Vidéo de présentation de JUMO (English version)

JUMO en 30 secondes

JUMO s'adresse aux 80% de la population dans les pays émergents qui sont sous/non bancarisés. La plate-forme technologique de Jumo rend les produits bancaires formels tels que les prêts, l'épargne et l'assurance accessibles aux clients mal desservis dans les marchés émergents en temps réel, via des téléphones mobiles. JUMO permet aux clients de tirer parti de leur empreinte numérique des transactions quotidiennes, comme l'utilisation de l'argent mobile, pour leur donner une identité financière et les rendre éligibles aux services financiers. Depuis son lancement en novembre 2014, JUMO a connu une forte expansion et s'est développé rapidement, servant plus de 11 millions de clients dans six pays en Afrique et Asie, et déboursant plus d'un milliard de dollars US en fonds à des propriétaires de petites et micro-entreprises principalement.

 

Mais qu'est-ce que le Mobile Money concrètement ?

Le paiement par téléphone, également appelé le « mobile money », est l’innovation la plus importante de cette dernière décennie en Afrique. Créé au Kenya en 2007 par l'opérateur britannique Vodafone, le paiement par téléphone a bouleversé l’économie du continent africain, ses habitudes de consommation et de production. Vodafone a créé M-Pesa, le premier système de paiement par téléphone au Kenya et en Tanzanie. La vie de centaines de millions d’Africains en a été bouleversée.

Selon les statistiques disponibles, le dynamisme de Mobile Money en Afrique de l’Ouest s’est traduit par l’ouverture de 104,5 millions de comptes de mobile en 2017 pour une valeur de transactions de 5,3 milliards de dollars US. Concrètement, c’est la simplicité et l’efficacité des transactions qui poussent rapidement les clients à franchir le cap pour effectuer des opérations non prévues par le système.

Le principe est simple : via un SMS, le détenteur d’une SIM d’un opérateur peut envoyer et recevoir de l’argent, payer  ses factures principales (eau, électricité...), posséder un compte et même obtenir un micro-crédit. L'autre avantage du mobile wallet (porte-monnaie électronique) est la réduction inhérente du risque lié à la détention de cash. Attention, si beaucoup de personnes disposent d'un téléphone, il ne s'agit cependant pas d'un smartphone ! Tout est réalisé en USSD (Unstructured Supplementary Service Data, une fonctionnalité des réseaux téléphoniques mobiles GSM, 3G et 4G).

Avec Jumo, l’utilisateur reçoit un SMS lui indiquant qu’il est éligible pour tel prêt. S’il le souhaite, son compte mobile money est crédité en quelques minutes, et il rembourse ensuite selon des modalités adaptées.

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Jumo en plus détaillé

JUMO est la plate-forme technologique la plus importante et celle qui connaît la croissance la plus rapide dans l’exploitation des marchés de services financiers mobiles inclusifs, dans les marchés émergents. JUMO s'associe à des banques avant-gardistes et à des opérateurs de réseaux mobiles pour mettre les individus et les petites entreprises en contact avec des opportunités financières. L'entreprise combine les données et la technologie pour fournir des produits conçus pour atteindre et s’adapter aux 80% de la population mondiale qui ne sont pas (dé)servis par les services financiers traditionnels.

En effet, les télécoms possèdent une quantité énorme de data, quelque soit le profil de l’utilisateur (nombre d’appels, régularité de la recharge. JUMO utilise cette information pour définir des comportements et des risques, grâce à un algorithme élaboré par ses data scientists, et mis à jour en permanence.

Les utilisateurs peuvent se créer une « identité financière » et avoir accès à des services financiers abordables, en temps réel et adaptés à leurs besoins spécifiques. Ces services profitent à de larges segments de la clientèle, notamment les personnes à faible revenu et les propriétaires de micro, petites et moyennes entreprises (MPME), auparavant exclues des services bancaires traditionnels.

Les MNO (Mobile Network Operators) tentent de créer de plus en plus de partenariats avec les commerçants afin que les utilisateurs puissent payer avec leur mobile wallet (porte-monnaie électronique).

 

La grande capacité d'analyse de données de JUMO permet d'octroyer des prêts à un coût avantageux, allant actuellement de 1 euro à 400 euros ou à des montants beaucoup plus importants pour les grandes entreprises. Les prêts sont facilités par la technologie prédictive de JUMO et sont financés par JUMO elle-même ou par des banques et autres partenaires de services financiers. En effet, lors de notre visite des locaux de JUMO à Cape Town, nous avons pu voir les dizaines et dizaines de data scientists qui travaillent chaque jour à l’analyse des données clients et à l’amélioration perpétuelle du système.

En outre, JUMO a rejoint pour une nouvelle fois le Google Launchpad Studios, un programme d'accélération du développement de produits entièrement sur mesure, qui donne aux jeunes entreprises sélectionnées l'occasion unique de travailler main dans la main avec les équipes de recherche et développement en intelligence artificielle (IA) et en apprentissage machine (ML) de Google.

En 2018, JUMO a levé plus de 65 millions de dollars dans le cadre d'une ronde de financement dirigée par Goldman Sachs.

 

Mais comment JUMO parvient à prêter de tels montants, alors que les banques n’y parviennent/ne le souhaitent pas ?

 

Pour le comprendre, il faut étudier la structure de coût des deux institutions : en effet, les banques traditionnelles doivent supporter des coûts d’OPEX que n’a pas JUMO. Dès lors, JUMO peut se permettre d’avoir un plus gros coût du risque, pour finalement un même coût global.

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Extrait d’une interview du CEO de Jumo, sur l’inclusion financière en général :

L’inclusion financière est essentielle afin de permettre l’égalité entre les personnes, pouvoir faire des bons choix. Tout le monde a besoin d’outils pour gérer ses finances. Et les personnes qui n’ont pas accès un crédit se retrouvent véritablement face à un problème, qui ne devrait pas avoir lieu. Tout le monde devrait avoir accès à de tels services, et JUMO se charge de donner cet accès.

Ces problématiques s’améliorent toutefois, grâce à la technologie, les personnes ou business traditionnellement exclues commencent à avoir accès à ces services. Il s’agit de donner aux personnes la possibilité d’améliorer leur quotidien ou d’entreprendre.

JUMO a ainsi mis en place des produits et services à impact social (micro-prêts, service d’épargne…)

Les petits prêts - moins de mille dollars - sont difficiles à offrir de façon rentable pour les banques. Et il n'y a pas d'infrastructure de vérification de crédit qui permettrait même de s'en servir. Il est non seulement difficile pour les banques de la région de souscrire de façon rentable, mais il leur est incroyablement difficile d'évaluer la solvabilité des consommateurs.

Ainsi, en plus des produits financiers qu'elle offre, JUMO a également développé un processus exclusif de profilage de crédit qui utilise des données comportementales recueillies par le biais de réseaux mobiles afin d'évaluer correctement les risques associés à sa base d'emprunteurs individuels et de petites et moyennes entreprises (PME) autrement invisibles en matière de crédit.

Un bel exemple d’un récent partenariat mis en place par JUMO est celui avec Uber, au Kenya. JUMO « offre » une voiture à un chauffeur, qui peut la rembourser sur 3 ans, via cash advance. JUMO se paye sur ses revenus futurs, avec une marge fixe.

Situation générale de l’accès aux services financiers en Afrique

Les indicateurs de l'inclusion financière en Afrique sont tous inférieurs à la moyenne mondiale : 35 % de la population dispose d'un compte en banque, 15,4 % épargne dans une institution financière et 6,7% a un crédit auprès d'un institut financier.

 

Les plateformes de banques mobiles suscitent un grand espoir pour améliorer l'inclusion financière sur le continent, à l'image du leader kenyan M-PESA. 

L'exclusion financière de la population africaine est surtout liée à des facteurs « involontaires ». Les populations subissent le coût trop élevé des services financiers, l'éloignement géographique trop important des banques et le manque de documents officiels.

Phénomène en expansion sur le continent, le mobile banking ou banque mobile fait figure d'exception : seulement 2 % de la population mondiale a un compte mobile contre 13 % de la population africaine.

Il est donc important de constater que les barrières à l'inclusion financière sont le plus souvent subies par les populations africaines. Réduire les coûts, améliorer la couverture géographique des agences et améliorer l'accès aux documents administratifs peuvent s'avérer être des moyens efficaces pour augmenter l'inclusion financière.

Interview du CEO de JUMO

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Locaux de JUMO à Cape Town, sur le thème Star Wars !

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