Pérou, joli Pérou
Pour nous rendre au Pérou, nous avons décidé de choisir un chemin particulier : via le fleuve Amazone !
Nous prenons donc un avion depuis Bogota jusque Leticia, une ville colombienne en pleine forêt amazonienne, à la frontière avec le Brésil et le Pérou : on traverse une rue et on se retrouve dans un pays où un autre ! On voit des premiers dauphins roses, typiques du fleuve Amazone. Les formalités de visa faites, nous partons à la découverte cette ville singulière, accessible uniquement par voie maritime et aérienne.
A 3 heures du matin, nous prenons une lancha, un sorte de bateau-bus, sur lequel nous naviguons une nuit et une journée, jusque Iquitos, au Pérou. Nous remontons l’Amazone, gigantesque fleuve marron, bordé par une végétation luxuriante. Parfois, après plusieurs heures sans rien croiser, on voit une maison avec une famille qui vit ici, perdue au milieu de la forêt.
Arrivées à Iquitos, on découvre une grande ville mais avec globalement peu d’intérêt ! Nous partons donc directement pour trois jours dans la jungle.
Expérience incroyable : on pêche des piranhas (Solène réussit à envoyer trois fois son hameçon dans les arbres), on se baigne dans le fleuve Amazone au milieu des dauphins roses (et possiblement des anacondas, on ne saura jamais…), on s’amuse avec de nombreux singes sur l’Isla de los Monos (ils vivent en liberté sur cette île tenue par une association qui les protège), on est témoins d’une cérémonie d’ayahuasca dans notre village, etc. Nous nous retrouvons une nouvelle fois dans un tout nouveau univers, une toute nouvelle réalité.
Réalité où malheureusement les moustiques sont rois ! Dire qu’ils ont apprécié notre présence est un euphémisme : nous nous sommes faites dévorées ! Lorsque nous nous baladions dans la jungle, pourtant couvertes d’antimoustique, nous les sentions nous attaquer à travers nos vêtements et sur le visage. Résultat : le lendemain matin Claire avait du mal à ouvrir les yeux et Solène du mal à s’asseoir.
Sales, humides, défigurées mais avec des images plein la tête, nous avons ensuite repris l’avion direction Lima ! En arrivant, nous retrouvons des amis de l’EDHEC de Claire qui font un échange universitaire là-bas. Nous retrouvons la civilisation : superbe barbecue et petite bière avec une vue sur les vagues de Lima, c’est incroyable !
Nous avons ensuite la chance de passer la semaine chez Gonzalo, un ami de Carola, qui nous accueille très bien : nous allons faire du jet-ski sur la baie de Lima avec lui, il nous fait faire un tour de la ville, nous emmène goûter le fameux ceviche péruvien (un délice)... Dans ces conditions, nous tombons sous le charme de la ville et de sa nourriture. Entre nos rendez-vous pour le projet, nous prenons le temps de nous balader le long de la mer et visiter les musées et boutiques !
Justement, les rencontres avec des acteurs de l’inclusion financière ont été particulièrement riches à Lima. Nous avons d’abord eu la chance de découvrir le travail de Tienda Pago, Fintech de financement du BFR soutenue financièrement par Accion International que nous avions déjà rencontré à Bogotá, c’était donc très intéressant de redescendre de cette façon les différentes classes d’acteurs du secteur ! Nous avons en avons d’ailleurs profité pour avoir un échange passionnant avec Matthieu, le responsable de l’investissement du Venture Lab d’Accion en Amérique Latine. Nous avons ensuite fait la rencontre de Mix Market, ONG qui agit comme un fournisseur d’information d’entreprises du secteur de l’inclusion financière, Fondesurco, IMF qui propose des crédits à des groupes de personnes et BaraTasa, une fintech qui s’est confrontée à un système bancaire trop rigide au Pérou au cours du développement de son produit. Vous pouvez retrouver les articles sur chacune de ces rencontres sur notre site, dans la partie INCLUSION FINANCIERE !
Nous profitons ensuite du week-end pour prendre un bus et rejoindre Huaraz qui se situe au cœur de la cordillère blanche. En quittant Lima nous nous rendons compte qu’il s’agit d’une ville immense (9 millions d’habitants) construite en plein milieu d’une zone très aride, le bus passe par des paysages singuliers ! En arrivant à Huaraz à 3000 mètres, nous sentons pour la première fois les effets de l’altitude, nous nous essoufflons au moindre effort et nous avons rapidement mal à la tête.
Mais dès le lendemain nous partons pour le trek de la Laguna 69, perchée à 4600 mètres ! Les paysages sont alors magnifiques, entre rivières transparentes, plaines verdoyantes, roches sculptées et glaciers imposants. Ils nous permettent d’ailleurs d’oublier l’ascension qui s’avère particulièrement difficile avec l’altitude, sur le dernier kilomètre nous devons nous arrêter tous les 50 mètres pour reprendre notre souffle. Arrivées en haut nous sommes récompensées par un paysage impressionnant, cette lagune turquoise nous séduit et nous restons plus d’une heure à la contempler.
Nous retournons rapidement à Lima avant de prendre l’avion pour Cusco. Nous découvrons une ville ambivalente : alors qu’elle est le berceau de l’empire inca, l’architecture ne laisse presque que des empreintes de la présence des colons. On y parle alors quechua et espagnol et on y pratique une religion catholique revisitée où le dieu Inti (Soleil), le dieu Pachamama (Terre) et le dieu Mama Quilla (Nuit) ont toute leur place. Nous logons dans le quartier de San Blas, construit de petites rues qui grimpent, c’est très mignon. En nous baladant nous sommes d’ailleurs tombées sur une boutique qui s’appelle Hilo (si vous passez à Cusco, allez-y !) et dans laquelle vous trouverez des habits vintages revisités par la propriétaire. Nous sommes restées 2 heures dans la boutique à essayer tous les vêtements, tout était trop beau !(et ça changeait de nos trois t-shirts avec lesquels on tourne depuis le début du voyage !). Solène est repartie avec une veste en jean noir décorée de tissus péruvien et Claire avec un pantalon.
Nous partons ensuite faire un tour d’une journée de la Vallée Sacrée : Pisac, Maras, Moray, Chinchero, etc. Ce qui est peut-être le plus impressionnant est le mystère qui perdure autour de ces sites, les guides sont souvent obligés de spéculer à cause d’une colonisation qui a engloutie les explications.
Le lendemain nous partons pour le trek du Salkantay : randonnée de 5 jours qui rejoint le Machu Picchu en passant par Aguas Calientes. En préparant notre voyage, nous savions déjà que nous voulions faire ce trek, réputé pour être un des plus beaux, passant par des montagnes d’haute altitude et jungle amazonienne.
Le premier jour nous partons aux aurores pour prendre le bus jusqu’à Mollepata puis marchons jusqu’à la Laguna Humantay, nous ne souffrons pas trop l’altitude et avançons rapidement jusqu’à ce lac splendide. Après être restées une bonne heure en haut nous redescendons vers notre campement pour la nuit et profitons d’un après-midi de libre pour discuter avec toutes les membres du groupe, ils sont absolument génials et viennent du Québec, de Nouvelle-Zélande, d’Hollande, d’Angleterre, de France et d’Espagne ! La première nuit est compliquée parce que nous sommes à 4000 mètres d'altitude et il fait donc très froid, nous nous habillons complètement dans nos sacs de couchages. Malgré ça, on est frigorifiée !
La deuxième journée est réputée pour être plus compliquée, au programme réveil à 5 heures pour 3 heures de montée jusqu’à 4600 mètres avant de descendre 5 heures, pour en tout 26 kilomètres. Nous sommes hypermotivées pour affronter cette journée et partons directement avec un bon rythme ! On arrive fièrement les premières en haut du Salkantay! La marche est très agréable, il faut juste faire attention à l’altitude mais nous arrivons en haut sans trop de problème de respiration ! La première partie de la descente est ensuite assez longue parce qu’il commence à pleuvoir et nous avons froid.
Le troisième jour nous devons porter nos affaires personnelles (jusque-là prises en charge par des mules) parce qu’avec la pluie la route que nous devions prendre s’est effondrée, nous devons donc passer par des espèces de tyroliennes.
Le dernier jour est le plus long, nous empruntons un chemin Inca qui nous permet d’avoir une vue sur le Mont Machu Picchu avant de redescendre la montagne et rejoindre Hidroélectrica. Claire commence à sérieusement avoir mal au genou gauche à cause de nombreuses descentes, elle boîte et s’appuie sur ses bâtons de marche pour limiter la douleur. Il nous reste ensuite 2h30 de marche le long des voies de chemin de fer pour rejoindre Aguas Calientes, au pied du Machu Picchu. Alors que cette étape devait être la plus simple, elle s’avère particulièrement éprouvante moralement à cause de la pluie battante qui s’abat sur nous pendant tout le long. Nous arrivons donc finalement à notre auberge pour le nuit trempées et glacées jusqu’aux os. Après une bonne douche, nous sortons dîner rapidement et nous nous couchons tôt, le réveil est prévu à 3h30 pour arriver les premières en haut du Machu Picchu.
En effet, après 1,7km de marche nous sommes les premières dans la fil d’attente pour accéder au site ! Les portes s’ouvrent à 6 heures mais là … malheureusement nous ne voyons rien, les ruines sont cachées par un énorme nuage. Nous attendons donc 2 heures que le site se découvre et pouvons enfin profiter du moment ! Plus que les ruines c’est un environnement mystique qui nous frappe, le Machu Picchu est entouré de pains de sucres verdoyants, c’est assez impressionnant. Nous profitons du site et nous promenons dans les ruines avant de redescendre les marches. Claire est obligée de descendre presque toutes les marches sur le pied droit pour éviter de se faire trop mal. Mais alors que nous commençons à vraiment ressentir les jours de marche et que nous avons hâte de rentrer dans le bus qui nous ramène à Cusco, la pluie nous joue encore un dernier petit tour sur le même chemin au bord des rails pour rejoindre Hidroélectrica. A ce moment plus personne ne se parle et plus personne ne s’attend, nous avons juste hâte d’arriver à l’abri ! Enfin arrivées, nous mettons des habits secs et montons dans le bus pour un trajet de 6 heures jusqu’à Cusco. Malgré la pluie, ce trek est l'un de nos plus beaux souvenirs.
Le lendemain matin, malgré notre fatigue, nous décidons de prendre le premier bus pour Arequipa où deux jours de rendez-vous sont prévus avec l’IMF Fondesurco. Nous passons la journée dans le bus et le soir nous sommes accueillies par la tante d’une amie, Ségolène qui nous sert un repas plus que réconfortant (poulet rôti et frites) ! Le lendemain nous avons rendez-vous avec les trois dirigeants de Fondesurco qui répondent avec enthousiasme à toutes nos questions. L’échange est passionnant, nous sommes particulièrement séduites par leur offre de crédits pour l’énergie verte dans les zones reculées du sud du Pérou. Le deuxième jour nous nous levons à 3h pour rejoindre un village à côté de Chivay où nous avons la chance de rencontrer des clients de Fondesurco et de nous rendre compte de la réalité de l’offre qu’ils proposent à ces populations. C’est super !
En revenant de cette journée très intéressante mais fatigante nous réservons un bus de nuit pour Puno, au bord du Lac Titicaca. En attendant le départ, nous partageons un dernier repas avec la famille de Ségolène qui nous invite à manger une pizza, ça tombe bien on rêvait de fromage fondu ! Maintenant, direction la Bolivie !!!
